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mardi 2 septembre 2008

L’élève de 11 ans l’avait traité de «connard», et le prof avait répondu par une gifle. A l’audience, au tribunal d’Avesnes- sur-Helpe (Nord), le procureur avait parlé de «déferlement de violence», mais il n’avait requis que 800 euros d’amende. José Laboureur, 49 ans, professeur de collège à Berlaimont (Nord) a été condamné, hier, à 500 euros d’amende. Dans la salle des pas perdus du tribunal, le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) distribue un communiqué pour se dire «déçu et indigné». La famille de l’élève avait demandé l’euro symbolique au titre du préjudice moral et 1653 euros, pour les frais d’inscription d’Alexandre dans le privé, jusqu’à sa troisième. La demande a été jugée irrecevable.


«Père de famille». José Laboureur, absent hier au tribunal, avait reconnu à l’audience (Libération du 26 juin) avoir jeté les affaires de l’élève par terre, le 28 janvier. L’élève lui avait demandé pourquoi il avait fait ça. «Parce que cela n’a pas été rangé», avait répondu l’enseignant. Souffle «moqueur et dédaigneux» de l’élève, le professeur l’avait poussé contre la porte «pour qu’il prenne conscience qu’il avait fait quelque chose d’incorrect». L’enfant l’avait alors traité de «connard», le professeur l’avait giflé. Puis il l’ «accompagnait fermement» vers son bureau et lui faisait écrire, puis lire à haute voix, une lettre d’excuses. «Ensuite, a dit l’enseignant à l’audience, j’ai dit aux élèves que, pour moi, l’incident était clos, qu’on n’en parlait plus. Me faire outrager comme cela ? Pour moi, j’ai réagi comme un père de famille.» L’après-midi même, le père de l’enfant s’était présenté au collège, puis au commissariat, dans son uniforme de gendarme. L’enseignant avait été placé en garde à vue et une plainte avait été déposée. José Laboureur est en arrêt maladie depuis cet épisode. On devrait savoir la semaine prochaine s’il fait appel. L’amende de 500 euros, est «une décision d’apaisement», assure l’avocat de la famille de l’enfant, Me Emmanuel Riglaire. «Le montant de l’amende importait peu. Ce qui compte, c’est que la justice a reconnu que ce n’était pas une gifle, mais une scène de violence, et que le professeur était allé beaucoup trop loin.» Il espère que «Monsieur Laboureur reprendra les cours, et redeviendra un homme tranquille, et pas un homme violent». En face, Me Jean-Marc Villesèche, avocat de l’enseignant, pense aussi que le jugement est «une décision symbolique, d’apaisement».

Ce n’est pas l’avis des enseignants venus soutenir leur collègue. Les deux syndicats enseignants présents auraient préféré la relaxe. «Il a été insulté. Son autorité a été remise en cause devant les autres élèves. Or, nous n’avons aucun moyen à notre disposition pour nous faire respecter. On nous demande de dialoguer avec les élèves. Les colles, ils ne les respectent pas. Les punitions, ils ne les respectent pas», assure Michèle Houel, du Snalc. Cette gifle était «un réflexe de père de famille, un acte réflexe. Moi, ça m’est arrivé, avec mes enfants».

Signal. Elle craint que ce jugement envoie le signal à certains élèves qu’«on a le droit de faire ce qu’on veut». Karine Boulonne, du Snesup, s’est dit «déçue qu’il y ait une sanction. J’ai moi aussi failli réagir très violemment il y a quelques années, et je comprends le professeur». Mais selon elle, c’est plutôt le système éducatif qui induit le pétage de plombs : «Les postes en moins, la hausse du nombre d’élèves, le fait que certains professeurs doivent se répartir sur plusieurs établissements augmentent la fatigue et le risque de réactions de ce genre. En plus, on affecte des enseignants sur des matières qui ne sont pas les leurs. Bien sûr que nous ne cautionnons pas la gifle. Mais je pense qu’on crée les conditions pour que ça arrive.»

Le pére est gendarme, moi qui en suit un ancien de l'air, vous le pére, vous étes un ....Connard

liberation

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