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mardi 9 septembre 2008

Bernard Tapie était l'invité de RTL, ce matin, à 7h50.

Certains d'entre vous ont sans doute écouté cet entretien. Bernard Tapie s'exprimait à la veille de son audition par la commission des finances de l'Assemblée nationale. Les questions concernaient l'arbitrage rendu en sa faveur dans l'affaire Adidas, au terme duquel devrait lui être versé une indemnité de 285 millions d'euros, et les commentaires politiques suscités par cette décision.


On espère bien qu'aucun cadeaux ne lui sera fait, mis en cause dans plusieurs affaire, il en sort blanc, ce qui est bien si c'est la vérité, mais de là à ce que l'état, c'est à dire nous luis verse des centaines de millions d'euros et en plus des intérêts,NON!


L'interview a soudainement pris un tour plus vif quand j'ai interrogé Bernard Tapie sur les arbitres eux mêmes. Ils étaient trois, Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Denis Bredin, avocat, et un magistrat, Pierre Estoup. En préparant notre rendez-vous, j'ai lu dans la presse que chacun des arbitres avait perçu 330.000 euros. Il m'a semblé légitime, puisqu'il s'agit d'un paiement qui sera finalement assumé par l'Etat, de vérifier auprès de Bernard Tapie que cette somme correspondant à la réalité.

Il a mal pris la question. Il y a vu l'expression d'une suscpicion, un biais pour tenter de disqualifier l'arbitrage. Du coup, il est devenu agressif, donnant ainsi du relief à un passage qui aurait dû être anodin.

Aussitôt les micros coupés, il s'est levé de fort mauvaise humeur. Bernard Tapie peut être très chaleureux, drôle et séduisant. Il peut aussi se montrer méchant, presque menaçant. La sortie du studio a donc été vive. Il a usé d'un mot à mon égard dont il a assuré, dans le feu de la discussion, qu'il aurait pu le dire au micro. Je le répète donc. "Vous êtes un connard", a-t-il lancé.

A tort peut-être, sans doute même, mais je ne vois rien de personnel dans l'épithète. On peut imaginer que Bernard Tapie vit sous pression depuis la sentence arbitrale. Il sent bien que l'ampleur même de la somme peut la rendre illégitime. 285 millions d'euros, plus, si l'on a bien compris, une centaine de millions à venir d'intérêts, cela fait beaucoup pour une opinion qui connait l'état des finances publiques et qui sait bien que l'ex homme d'affaires ne peut être rangé dans la catégorie des nécessiteux.

Evidemment, le ton est demeuré haut après avoir quitté le studio. Bernard Tapie disait des choses et j'en ai répondu d'autres. Le petit déjeuner a tourné court. La colère était là. Il en faudra sans doute peu pour que demain, à nouveau, elle affleure devant des députés qui ne lui feront sans doute aucun cadeau.
Connard

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